Description
«Sur cette planète que le progrès des transports et communications uniformise et comprime, religions et mœurs survivantes continuent de nous opposer, mais tous nous rêvons d’une liberté que nous concevons en termes différents. La liberté… ; en dehors d’elle bientôt il n’y aura plus que des chiffres. Mais est-ce un rêve ou un mensonge ?»
Livre inédit de Bernard Charbonneau, qui pourtant l’affectionnait beaucoup, cet ouvrage est l’un des essais du penseur existentiel pour extraire des œuvres de quatre de ses maîtres des réflexions vitales sur le concept de liberté, qui chez lui a toujours été central. Il fait suite à son œuvre philosophique majeure, Je Fus, pour offrir à son lecteur une méditation de tout premier ordre mais accessible et concise sur la liberté, pris en tant que concept et recherche incarnés dans un temps, dans un lieu, dans un individu.
Plus importante encore cependant que la réflexion philosophique est la volonté de tenter de communiquer au lecteur qui lui fait l’amitié de le lire son expérience de la liberté, en se basant sur des figures irréfutables comme Rousseau (à travers le Contrat social), Montaigne (à travers les Essais), Berdiaeff (à travers De l’esclavage et de la liberté de l’homme) et Dostoïevski (à travers la parabole du Grand Inquisiteur), utilisés comme autant de perspectives différentes et de témoins édifiants. Profonde méditation aux idées claires, originales et «vécues», ce petit livre ravira tous ceux pour qui la liberté n’est pas confondue avec la licence contemporaine mais entendue au sens grec du terme.
L’AUTEUR
Précurseur de l’écologie politique, penseur de grande valeur, Bernard Charbonneau (1910-1996) est injustement resté dans l’ombre de son grand ami et compagnon intellectuel Jacques Ellul, lui-même encore bien trop confidentiel en France. Pourtant, ses préoccupations existentielles (autour de Kierkegaard, Berdiaeff, Dostoïevski mais aussi Montaigne et Rousseau, qui resteront des références constantes), centrées sur la liberté (véritable fil rouge de son œuvre) et la personne humaine, son anticipation de l’autonomisation de la technique, qu’il appelle «la Grande Mue de l’humanité», ses positions à la fois pionnières et critiques sur et autour de l’écologie, servies par un style inspiré et poétique, mériteraient de le porter à la lumière. Ses analyses sur L’État (1949, aujourd’hui chez Economica) et Le Système et le chaos (Sang de la terre, 2012), sa prescience du transhumanisme dans Teilhard de Chardin, prophète d’un âge totalitaire (1963), ses réflexions sur la nature et la liberté, Je fus (1980), Le feu vert (1980) et ses écrits sur l’industrialisation, notamment Le Jardin de Babylone (Gallimard, 1969, L’Encyclopédie des nuisances, 2002) sont à lire et à relire tant l’œuvre de Charbonneau, d’une grande rigueur intellectuelle et morale, était visionnaire. Jacques Ellul disait d’ailleurs de lui qu’il était «un des rares hommes de génie de ce temps» et que sans lui il n’aurait «pas fait grand-chose et en tout cas rien découvert».
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